La durée moyenne d’un emprunt immobilier est d’environ 20 ans lorsque le remboursement se déroule normalement. Toutefois, pendant la période de remboursement de son crédit, l’emprunteur n’est jamais à l’abri de complications financières. Que ce soit en raison d’un divorce, d’un licenciement ou à cause de la crise du coronavirus, les emprunteurs peuvent se retrouver en difficulté pour maintenir le remboursement de leur dette. Dans de telles situations, la suspension de crédit apparaît comme une solution appropriée.
Quel type de crédit immobilier peut-on suspendre ?
Si vous êtes confronté à une difficulté financière temporaire qui entrave votre capacité à rembourser correctement votre dette, un changement dans votre situation personnelle, comme un divorce, peut avoir un impact significatif. Il se peut également que vous subissiez un licenciement ou que vous ayez des difficultés à gérer deux échéances de crédit simultanément. Les raisons pouvant mener à des problèmes financiers sont variées. Face à ces circonstances, de nombreux emprunteurs envisagent la suspension de crédit comme une solution temporaire jusqu’à ce que la situation s’améliore. Cette approche vous permettra d’éviter des conflits liés à des défauts de remboursement avec votre banque.
Cependant, la suspension de crédit immobilier prolongera la durée de votre prêt. En général, presque tous les types de crédits immobiliers peuvent être sujets à une suspension. Il est possible de suspendre temporairement les échéances d’un prêt à taux fixe, d’un prêt à taux révisable ou mixte, ainsi que d’un prêt modulable. Avant d’envisager cette option, il est important de vérifier les conditions stipulées dans le contrat de prêt. À noter que les prêts conventionnés et les prêts aidés ne sont pas éligibles à la suspension des mensualités. Le remboursement des PTZ, PEL, CEL et PAS devra continuer sans interruption.
Suspension de crédit immobilier : comment procéder ?
Il existe deux méthodes pour procéder à une suspension de crédit immobilier, dont les modalités sont précisées dans chaque contrat de prêt. D’une part, il y a le report partiel de mensualités, où vous n’aurez qu’à rembourser les intérêts pendant une période de suspension de 12 à 24 mois. Cette option est avantageuse en fin de crédit, car les intérêts seront moins élevés. D’autre part, il y a le report total de mensualités, où ni les intérêts ni le capital ne sont remboursés durant la période de suspension. Néanmoins, il est essentiel de noter que la prime d’assurance de prêt immobilier doit être payée.
L’avantage du report total d’échéances réside dans la grande liberté budgétaire qu’il permet, bien que ce type d’opération s’avère plus coûteux à long terme. Une fois que vous aurez fait votre choix entre ces deux options, vous devrez soumettre une demande de report écrite à votre banque par lettre recommandée avec accusé de réception. Vous devrez également expliquer la raison pour laquelle vous ne pouvez pas honorer vos obligations. Lorsque le report est approuvé, la banque vous fournira un avenant à votre contrat ainsi qu’un nouveau tableau d’amortissement.
Suspension de crédit : pas forcément nécessaire
Au lieu de demander le report de vos échéances, il est recommandé d’explorer d’autres alternatives. En effet, la suspension de crédit peut être coûteuse et il est souvent plus judicieux de chercher une autre solution pour minimiser le coût total du financement. Ainsi, en cas de crédit modulable, il est possible de demander une réduction de vos mensualités. Selon les établissements financiers, cela peut être fait une fois par an ou jusqu’à cinq fois pendant toute la durée du remboursement. Le rachat de crédit peut également constituer une option viable, permettant d’allonger la durée du financement et de bénéficier de mensualités réduites.